Du modèle 60/40 au 50/30/20 : Pourquoi Larry Fink mise sur le Private Equity ?
Découvrez pourquoi Larry Fink propose un nouveau modèle 50/30/20 intégrant le Private Equity pour mieux diversifier et dynamiser les portefeuilles des investisseurs particuliers.
La stratégie d’investissement traditionnelle dite « 60/40 » – 60 % actions, 40 % obligations – a longtemps été le pilier des investisseurs particuliers à la recherche d’un équilibre entre rendement et sécurité. Cependant, dans sa lettre annuelle de 2025, Larry Fink, PDG de BlackRock, propose une révision majeure de ce modèle.
Pourquoi le modèle 60/40 perd-il en efficacité ?
Le modèle 60/40 reposait sur la complémentarité entre actions (croissance) et obligations (stabilité). Toutefois, deux grandes évolutions récentes ont remis en cause cette efficacité :
- Corrélation accrue entre actions et obligations : en période d’inflation et de hausse des taux, les obligations ne jouent plus leur rôle protecteur habituel. Exemple frappant : en 2022, le modèle 60/40 a chuté de près de 16 %, car actions et obligations ont baissé simultanément.
- Faibles rendements obligataires : les taux bas voire négatifs ont réduit considérablement les rendements des obligations, affaiblissant la performance globale du portefeuille.
Le nouveau modèle 50/30/20 expliqué
Larry Fink suggère une nouvelle répartition : 50 % actions, 30 % obligations et 20 % actifs privés (comme le Private Equity, les infrastructures et l’immobilier non coté).
L’objectif de cette allocation est de mieux diversifier le portefeuille en intégrant des actifs décorrélés des marchés financiers traditionnels. Ces actifs privés offrent généralement :
- Une meilleure résistance aux crises de marché grâce à une valorisation moins volatile.
- Des rendements potentiellement supérieurs grâce à la prime d’illiquidité.
- Une protection contre l’inflation via des revenus indexés (par exemple dans les infrastructures).
Zoom sur le rôle du Private Equity
Le Private Equity permet d’investir dans des entreprises non cotées, souvent en forte croissance ou innovantes. Il peut inclure du capital-risque (startups), du capital-développement ou du capital-transmission (rachats d’entreprises matures).
Ce type d’actif est attractif pour plusieurs raisons :
- Rendements historiquement élevés : le Private Equity affiche des rendements annuels moyens souvent supérieurs aux marchés actions cotés (entre 10 et 15 % selon les périodes).
- Accès à l’innovation : investir dans des entreprises en pleine croissance, avant leur éventuelle entrée en bourse.
- Diversification accrue : performances moins directement corrélées aux marchés financiers traditionnels.
Cependant, les investisseurs particuliers doivent garder à l’esprit les contraintes spécifiques du Private Equity :
- Illiquidité : les fonds investis sont généralement bloqués plusieurs années.
- Risque élevé : certaines entreprises en portefeuille peuvent échouer.
- Ticket d’entrée souvent élevé : même si de nouvelles solutions plus accessibles voient le jour.
Performances comparatives : le 60/40 face aux actifs privés
Selon les analyses historiques de BlackRock et Morningstar (2008-2024), l’intégration d'actifs privés peut considérablement améliorer la performance d’un portefeuille classique. Par exemple, l’ajout de seulement 10 % d’infrastructures aurait pu augmenter le rendement annuel d'environ 0,3 point tout en réduisant la volatilité globale.
Un portefeuille classique 60/40 a généré environ 7 % de rendement annuel sur les dix dernières années selon Vanguard (2024). Avec une allocation incluant 20 % d'actifs privés diversifiés, on pourrait envisager une amélioration annuelle du rendement entre 0,5 % et 1 %. Bien que modeste à première vue, cette amélioration cumulée sur plusieurs décennies peut représenter une différence extrêmement significative à long terme.
En période difficile, comme en 2022, l’inclusion d’actifs privés aurait permis d'atténuer les pertes sévères subies par un portefeuille traditionnel 60/40. Historiquement, lors de crises majeures (2000-2010), le private equity et les infrastructures ont souvent démontré une meilleure résilience en bénéficiant d'une valorisation plus stable et de revenus réguliers.
Comparativement, entre 2003 et 2023, les fonds de private equity nord-américains ont généré des rendements annuels moyens de 12 à 13 %, surpassant ainsi nettement les performances moyennes des portefeuilles classiques 60/40 (7 à 8 %). Cela montre clairement que l'inclusion raisonnée d’actifs privés peut offrir un meilleur profil rendement-risque sur la durée.
Conclusion : adopter progressivement le modèle 50/30/20
Le modèle proposé par Larry Fink ne signifie pas la fin du 60/40, mais suggère une diversification élargie et mieux adaptée au contexte économique actuel. Pour les investisseurs particuliers, intégrer progressivement du Private Equity dans leur portefeuille peut constituer une approche judicieuse pour améliorer leur potentiel de rendement tout en maîtrisant le risque global.